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Tanzanie : Samia Suluhu Hassan réélue avec 98 % des voix, dans un climat de tension et de contestation

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La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a été déclarée vainqueure de l’élection présidentielle, obtenant un nouveau mandat à la tête du pays avec un score écrasant de 97,66 % des voix, selon les résultats annoncés ce samedi premier octobre, par la Commission électorale nationale.

Cette victoire intervient dans un contexte marqué par des troubles violents, des accusations de fraude et une coupure d’internet à l’échelle nationale, rendant difficile la vérification indépendante des bilans humains.

D’après le chef des élections, Jacobs Mwambegele, plus de 31,9 millions de Tanzaniens ont voté en faveur de Samia, du parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM), sur un total de 37,6 millions d’électeurs inscrits. Le taux de participation avoisinerait les 87 %.

Dans l’archipel semi-autonome de Zanzibar, Hussein Mwinyi, également du CCM, a remporté la présidence régionale avec près de 80 % des voix. Mais l’opposition locale a dénoncé une « fraude massive », selon l’agence Associated Press.

Les élections ont été entachées par une série de manifestations sanglantes qui auraient fait plusieurs centaines de morts et de blessés, selon diverses sources.
Un porte-parole du parti d’opposition Chadema a avancé un bilan d’environ 700 morts, tandis qu’une source diplomatique citée par la BBC parle d’au moins 500 victimes.

Dans la capitale économique Dar es Salaam, la tension restait palpable samedi matin malgré une accalmie apparente. Les forces de sécurité ont établi des barrages routiers et maintenu un couvre-feu prolongé dans plusieurs régions du pays.

Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Kombo Thabit, a toutefois minimisé la gravité des affrontements, évoquant de simples « foyers isolés d’incidents » rapidement maîtrisés par les forces de l’ordre.

Face à cette situation, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, s’est dit « profondément préoccupé » par les violences post-électorales et a appelé les parties à la retenue pour éviter une nouvelle escalade.

Deux principaux candidats de l’opposition « Tundu Lissu, actuellement détenu pour trahison, et Luhaga Mpina du parti ACT-Wazalendo » n’ont pas pu participer au scrutin, l’un étant en prison et l’autre disqualifié pour des raisons techniques.

Seize petits partis, sans réelle base populaire, ont été autorisés à concourir, confirmant la domination historique du CCM et de son ancêtre, le Tanu, qui n’ont jamais perdu une élection depuis l’indépendance du pays.

Les organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, avaient déjà alerté sur une « vague de terreur » précédant les élections, marquée par des disparitions forcées, des actes de torture et des exécutions extrajudiciaires.
Le gouvernement a rejeté ces accusations, assurant que le scrutin était libre et transparent.

Samia Suluhu Hassan, première femme à diriger la Tanzanie depuis 2021, conserve donc le pouvoir, mais son nouveau mandat s’ouvre dans un climat de méfiance et de division.
Alors que le pays tente de retrouver son calme, les observateurs internationaux appellent à une enquête indépendante sur les violences électorales et à un dialogue national pour restaurer la confiance dans le processus démocratique.

Clément softly

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